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N'en jetez plus.
17 mars 2009

On en apprend des choses dès qu'on cogite un peu.

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Atroce. Il n'y a bien que ce mot pour qualifier ma prestation vocale d'il y a cinq minutes.
En même temps, je pourrais bien me trouver des excuses, dire, plus ou moins à juste titre d'ailleurs, que le dictaphone de mon portable ne doit pas être très performant.
Mais non, vraiment, je devrais arrêter de m'enregister. Ne plus JAMAIS laisser de trace sonore de cette voix qui m'horripile lorsque j'y suis confrontée. Maniérée, précieuse, ridicule. Au point que lorsque je chante du Emilie Simon en singeant sa voix ma mère croit toujours que c'est le disque qui passe.
Mais j'adore chanter, je prends un pied fou! Que dois-je faire alors? Me boucher les oreilles pendant que je casse celle des autres?
Dégoût, rejet, nausée, c'est toujours la même chose, mon image, je m'y suis faite, mon profil taillé à la serpe, à la géométrie comique, j'ai l'habitude de me le prendre en pleine face, oui je me prends mon profil en pleine face, pas vous, au détour d'un miroir sournoisement placé, mais ces échappées orales semblant si travaillées alors que je ne fais pourtant rien en ce sens, elles, me paralysent.
Déjà en écoutant des messages que j'avais pu laisser sur le répondeur de chez moi je m'étais maintes fois demandé comment faisaient les gens pour ne pas avoir une envie impérieuse de me foutre des baffes. La minauderie constitue mon naturel, dans les expressions, les attitudes, les intonations. C'est irritant, tout chez moi semble appeler la claque, je me baladerais avec une pancarte "Na na nère" écarlate que ce ne serait pas plus flagrant, un truc, là, qui nargue, un petit côté intello puant. Le ton perpétuel de celle qui peut balancer à tout moment une vacherie du bout des lèvres, l'air de ne pas y toucher, teinté de fausse innocence.
Mais en chanson, cet aspect nia nia nia me choque au plus haut point, là, à la place de toute personne sensée, je me choperais la gueule pour l'exploser contre le mur le plus proche afin de la rendre définitivement muette.
Je ne sais pas comment l'on peut me supporter, alors m'apprécier? Je suis l'incarnation parfaite de tout ce qui me répugne. Je suis plus crispante qu'une craie sur un tableau noir, c'est dans ces moments où je m'aperçois à la dérobée comme de l'extérieur que je me dis que j'ai bien de la chance d'avoir des amis, certainement dotés d'une grandeur d'âme n'ayant d'égale que leur conciliance, et qu'il est tout à fait normal que j'aie tant d'ennemis, je suis la caricature de la peste de série américaine, celle qui cumule les facettes "je suis pinailleuse et tu sais que je peux te casser d'une phrase bien sentie à chaque incartade", "je suis la seule qui connais le nom de toutes les figures de style et des auteurs en cours de littérature et qui ne comprends pas que les autres ne sachent pas tellement c'est évident tout de même", "je suis propre sur moi et sophistiquée même bourrée le nez dans une flaque d'eau boueuse sous la flotte", et sûrement bien d'autres... TOUT agace chez moi. Une dégaine de diva première de classe dilettante. De pourrie gâtée tendance excentrique même sans le vouloir. Et plaisant aux garçons, curieusement, j'ai bien dû constater hier en faisant le tour de mes contacts pour une raison particulière, HEIN LAURA, que neuf garçons sur dix de ma connaissance voulaient ou avaient voulu sortir avec moi. Mais pourquoi? Pourquoi? C'est un mystère indonsable. (Tiens, je viens de remarquer cette curieuse inversion de lettres à la relecture, je la laisse, c'est mignon.)
Ceci dit, d'aucun serait tenté de me faire remarquer que j'attire souvent les tourmentés, les dépressifs, les pédants, les sodomites refoulés. Mais quoi de plus logique pour une apprentie Arielle Dombasle malgré elle que d'attirer BHL, hein?
Je suis plus artificielle que les seins de Victoria Beckham, trop sophistiquée en règle générale, mais trop plouc ou à côté de la plaque pour faire bourgeoise. Une bobo peut-être. Gros argh.
Quel drôle de personnage en tout cas, insupportable du sol au plafond.
Si l'on m'avait dit que je serais si perturbée par le simple fait d'entonner "Wonderwall" d'Oasis!
La remise en question est en tout lieu présente en filigrane, prête à refaire surface inopinément dans un mouvement de violence absolue.

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