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N'en jetez plus.
17 mars 2009

Débris, des bribes, des bris de voix.

Arrivée de Laura en fin d'après-midi + repas à la pizzeria avec elle, Claire, Salma, et des amies de Claire + peut-être virée Saint Patrick au Kilberry + journée avec Laura demain et sortie avec elle et Thibaud + voir Tiffany. /// Super Cerise est demandée à l'accueil. (Sinon je la cueille.) /// Je meurs d'envie d'écrire certaines choses que je vais pourtant taire, l'autocensure est une plaie de l'esprit. /// "D'ailleurs je me sentirais à la limite de l'hypothétique et probable possibilité eventuelle, quoi que légèrement approximative sur les bords, d'un certain point de vue, d'être presque perdue. Oh, un peu seulement." /// Alternance de vernis vert [ 236 GREEN GRASS ] et rose [ 640 TWINKLE ] pour un effet plutôt printanier et guilleret. /// C'est étrange comme je change en ce moment, c'est sutbil, mais réel, je me suis longtemps ennuyée dans l'obscurité et l'étroitesse de ma chrysalide, mais là, je sens que cela vient, et, encore plus curieusement, la chenille multicolore que je suis semble sur le point de laisser place à un papillon beige aux reflets caramel, quelque chose dans ces eaux-là. J'ai envie de renouer avec une ancienne moi, qui était moi il y a tellement longtemps qu'il n'en est plus resté que les racines et le gris, souvent bleu, parfois vert, des yeux, et que j'ai peu exploitée finalement, une version plus épurée de ma personne, moins clinquante, pour voir. J'ai comme envie de voir si je me plais dans moins de démesure, dans plus de discrétion, de naturel amélioré. Au revoir la frange, bonjour la longueur, la couleur marron doré, brun griotte, châtain irisé, le choix n'est pas encore fait, rebonjour l'effet saut du lit méli-mélo de cheveux gentiment ébouriffés. J'ai dû changer de fond de teint parce que j'ai un peu bronzé, chose qui ne m'était pas arrivée depuis plus de cinq ans, je vais essayer de cultiver un peu cela, pour changer, toujours, et puis d'autres couleurs de maquillage, plus de vêtements amples, aux formes simples mais extrêmement bien coupés, aux couleurs marquantes. J'ai pris un peu de poitrine, voilà encore une chose qui ne m'arrive jamais! Il faut que je me remette aux lentilles. J'ai perdu trois kilos en dix jours je crois, encore le même poids à perdre, ou un peu plus, et cela devrait être suffisant. Des muscles se redessinent sur mes cuisses fréquemment sollicitées par le sport. Le changement m'angoissait, avant, je me demandais encore il y a trois semaines si j'étais toujours fidèle à ce que j'étais à dix-sept ans. Peut-être que j'ai enfin fait le deuil de cette période avant le cocktail avortement - dépression - camisole chimique - anorexie, et qu'au lieu de vouloir remonter le temps et revivre une période sereine, j'arrive enfin à avancer, plus détachée de mon passé, ces évènements étant désormais relativement dissociés de moi, se noyant dans une masse de souvenirs trop délavés pour pouvoir encore me paraître avoir existé.

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