Au revoir fée vrillée.

Ces 28 derniers jours j'ai mangé mes doigts et trop de gâteaux, j'ai revu la Sablière, à défaut de Syracuse, même si j'ai l'impression que tout le monde, autour de moi, voit du pays, sauf ma pomme, la Suède pour Sara, le Japon pour Thibaud, la Chine pour Maryam, l'Afrique du Sud pour Sonia, la Louisiane pour Valérie, l'Australie et la Réunion pour Natacha, l'Ecosse pour Amandine, j'ai aimé "Black Swan" et sa folie noire, je suis tombée amoureuse de Midnight Juggernauts, j'ai vu "Le Cauchemar" en vrai grâce à l'exposition de l'Antiquité Rêvée au Louvre, je me suis demandée si j'étais détectée par les gaydars, j'ai vu Accept et Didier Super en concert, j'ai pensé à Nicolas depuis des hauteurs différentes, j'ai souri à la lecture de l'intelligence dilettante de ce dandy de Dantzig, j'ai découvert un sèche-vernis et un dissolvant magique qui vont révolutionner ma vie de fille aux ongles coloriés, j'ai fait du saut en parachute dans ma tête, je n'ai pas fêté la Saint Valentin, j'ai dit à voix basse ce que je pensais en silence, j'ai frôlé l'orgasme gustatif, en duo, quand du tiramisu au thé vert a caressé mes papilles, j'ai aimé regarder les filles qui marchent sur les nuages, j'ai refait un noeud simple aux lacets de certaines amitiés, j'ai bu trop de café, j'ai éludé trop de questions, repoussé trop de projets, m'ont manqué Camille, Julie, Valérie, Samantha, Mathilde, Elise, Anaïs, Mick, Chloé, Annika, Michelle, Céline, des époques et des états d'esprit, du courage et de l'énergie, même si j'en ai eu, je me suis jetée par terre avec élan à cause d'un méchant caillou sournois, j'ai dit quelques trucs que je ne pensais pas, et tu beaucoup d'autres que je pensais, j'ai rouspété, tempêté, j'ai fait contre mauvaise fortune bon coeur, contre grisaille soleil, j'ai peu dormi, je me suis souvenu, j'ai réfléchi.

Les 31 prochains jours j'aimerais aller plus souvent au cinéma, pour voir "Sex Friends", pour continuer sur ma lancée portmanienne, n'en plaise à Thibaud, "Never let me go", peut-être "Le Discours d'un roi", écrire davantage, terminer tous les bricolages que j'ai amorcés et lâchement laissés en plan dans un tiroir ou sur le bord d'une étagère, envoyer des cartes postales, des colis, même pas piégés, raccrocher mes cheveux bleus, et en couper quelques roux, faire le chiffre, la fête, l'amour, la folle, et du hockey avec ma boss, découvrir l'oenologie, aller au Musée d'Orsay et retourner au Louvre, aller déjeuner au Loir dans la Théière, concocter des madeleines salées aux lardons et au gruyère et des sushis sucrés à la pâte d'amande et au chocolat, adopter un nouveau parfum parfait, voir Samantha, ramener mon fauteil poire mauve pour que la chambre soit plus douillette, accrocher mon poster de "La Naissance de Vénus" au mur et une cible ornée de la trombine de la victime de notre choix à massacrer de fléchettes sur la porte des toilettes, lire Lovecraft, commander les disques de voix féeriques du label Prikosnovénie en espérant trouver la chanson mystère et boule de gomme qui me hante à temps partiel depuis deux ans, être mieux organisée pour être moins en retard, ou avoir moins souvent l'impression, fausse, que je vais l'être, voir Dya et Mehdi, et Anne, et peut-être Matthieu, voir des nains partout, et des zombies dans mon lecteur DVD, jouer à la princesse, prendre le soleil, continuer à donner satisfaction, laver mes oreilles du free jazz, hot jazz, shit jazz qu'elles avalent, vider les lieux et claquer la porte derrière moi, ou la refermer tout doucement pour que personne n'y prenne garde, rester sur les miennes, ou être suffisamment forte pour me permettre de ne pas vouloir l'être, et me laisser aller, profiter, progresser.

Février et mars, pour vous, ce fut, ce sera ?