Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été.
Cet été...
Mamie Marcelle m'a appris qu'il était possible de mettre de la confiture dans son yaourt * j'ai eu affaire à des mains expertes mais trop furtivement à mon goût * j'ai marché sur une abeille allergène * je me suis envisagée sur roulettes et parmi les Bruised Beauties avec ou sans eye liner de biche dragueuse * j'ai découvert la ville la plus laide de France * j'ai explosé les moyennes du pleuromètre * j'ai fait mumuse avec des bubulles colorées * je me suis sentie mieux dans les strings de ma boss que dans les jupes de ma mère * j'ai mangé des moules mais elles étaient rudement petites et aucun lien n'est à établir avec l'information précédente * mon indéfectible attirance pour les longues chevelures ne s'est pas estompée * j'ai rêvé de ma grand-mère en lépreuse zombie et de mon couple aux identités mêlées et sexes intervertis * ma curiosité m'a joué des tours de passe-passe et j'ai passé mon tour * j'ai battu mon record de course * une jolie camarade de lycée m'a fait du pied par téléphone * ma boss m'a offert un sac en python * je n'ai pas vu beaucoup d'étoiles et à peine plus d'arcs-en-ciel * j'ai passé la majeure partie de mon temps à être franchement très mal coiffée * mon appareil photo n'a pas repris de service pour les vacances d'abord par oubli de chargeur puis par absence d'intérêt des sujets potentiels * j'ai bouffé pour quarante et fait du sport pour zéro et demi * Conan le Barbare a tellement fait bander mes yeux que mon cerveau et mon sens critique en ont oublié d'être consternés * j'ai bu de la Kasteel Rouge magique et mangé de la galette charentaise à la crème de pruneaux * la presse masculine type FHM et Men's Health m'a fait du gringue et sourire mais une fois encore mon second degré en a pris pour son grade et j'ai fini presque écoeurée * j'ai fini "La Vagabonde" de Colette et lu "Les Choses" de Georges Pérec comme si j'avais décidé de m'abonner sciemment à la mélancolie * mon coeur a sautillé quand Mathilde m'a offert l'un de ses attrape-rêves * j'ai peaufiné mon affreux bronzage de coureuse en forme de short et de chaussettes * j'ai caressé des rêves d'hôtesse de l'air d'été et de futurs jobs potentiels en Louisiane * j'ai bien enregistré que si grand soit le désespoir nocturne et si diluviennes en soient les issues nul n'est censé éponger sa tristesse dans des feuilles de Sopalin plutôt que dans des Kleenex quand seul un rouleau a été emporté pour les vacances et qu'en somme le sens des priorités est une qualité qui se perd ma bonne dame * je me suis mise et surprise à aimer les cerises * j'ai regretté mes fantômes et leur ai parlé à voix basse * je me suis lavée au café * je me suis perdue plusieurs fois mais jamais pour toujours * j'ai vu Gustave Parking qui se met à ressembler au croisement de William Leymergie et Pierre Perret et revu Julien qui ressemble assez conformément à l'évolution logique du souvenir que j'en avais * j'ai remarqué comme il était étrange que j'aime les filles qui ressemblent à Kirsten Dunst et que je n'aime pas Kirsten Dunst
Et vous ?