Hello Goodbye.
Face à ce cortège de minuscules désagréments nocturnes dont le malaise, bien que se désagrégeant, persiste un peu de manière diurne, je voudrais faire glisser l'essuie-glace sur le pare-brise de mes humeurs.
Ces souvenirs sur le bout de la mémoire, ma grisâtre ironie, mes cheveux gras, un goût de tournis neurasthénique pour me tenir compagnie, pluie dilettante et café froid je me promène dans le couloir à sens unique de mes pensées multimaniaques, de mes hantises polyphoniques.
Me purger de la torpeur, expulser les pulsions, affûter les concepts une fois place nette faite, coulant de moi les fluides en deux temps dans des flots entêtants, c'est la fuite, liquidation totale, je m'échappe, si tout pouvait disparaître une bourrasque brutale arracherait de ma branche mourante la feuille or et ocre que je suis, soumise aux vents contraires, débarrassée de mon être je saurais, tremblante et légère, voguer presque transparente, dans le souffle immatériel d'un automne fantasmé, voler presque inexistante dans la beauté crépusculaire des lueurs diaphanes.
Par la fenêtre je ne perçois pas les murmures tendres et frivoles, clameur muette, d'un dimanche qui vibre sans moi, m'engourdissant les sens, dont l'ambivalence du tourbillon d'énergie autoritaire me terrasse autant qu'elle m'attire, quitte ou double, pile ou face, telle la vague susceptible de vous soulever comme de vous engloutir dans le même mouvement moqueur.
Poisseuse indécision, gluant poison d'amas d'envies s'ébattant embouteillées dont les forces opposées s'affrontent, s'égalent et s'annulent, à l'insu du monde sensible.