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N'en jetez plus.
11 octobre 2009

Comme si que, sinon, on allait en prison.

J'ai beau avoir l'esprit tout mielleux chamallow doudou en ce moment, je continue de me poser des questions un peu branques et à établir des théories bancales bâties sur sables mouvants.
Par exemple, s'il y a un thème qui m'a souvent turlupinée, c'est bien celui de la sexualité, d'où le fait que chaque conversation avec moi dévie invariablement sur ce sujet, tout éloigné qu'ait pu être celui de départ, dixit Mick, et lors d'une discussion récente, j'ai mis à plat quelques petites idées tordues, ou pas, qui n'avaient alors fait que passer en coup de vent.
Vous connaissez probablement les tests de pureté, disponibles un peu partout sur Internet, proposant moult questions afin de juger votre niveau de perversion et de débauche quant à la boisson, la drogue, le sexe, la morale... Une question, entre autres, m'a de prime abord amusée : "Vous êtes-vous déjà interrogé sur la vie sexuelle des personnages des dessins animés ?" Eh bien je ne sais pas vous, mais moi, oui.
Et non contente de m'être déjà interrogée sur leur vie sexuelle, je me suis déjà imaginée à leur place. Je me suis déjà imaginée Pocahontas, Esmeralda, Belle, Jasmine, et m'inventais des scénarii, plutôt bien érotiques parfois, avec John Smith, Phoebus, la Bête, Aladdin. (J'ai réalisé plus tard que j'étais attirée par les héros qui plaisaient aux héroïnes des dessins animés qui me plaisaient, procuration, je m'imaginais incarner ces dames parce que je n'osais pas m'imaginer avec elles, cela revenant à être ce que l'on ne peut avoir, frémir de fantasmes saphiques de manière planquée et délivrée de culpabilité, à un âge précoce... Mais bref, comme disent tous les gens qui parlent beaucoup.)
Par extension, les diversions et fallacieux moyens d'évitement sont courants dans toute littérature enfantine, vous ne trouvez pas ?
Aurore, plus connue sous le titre de Belle au Bois Dormant, se pique sur un rouet, à l'âge de seize ans, bien que tout ait été fait pour les mettre tous en lieu sûr, le rouet, la piqûre, seize ans, soit la puberté, la découverte du sexe, l'entourage qui tente de préserver la pureté de la petite princesse chérie, la sorcière tentatrice comme initiatrice, et bla et bla et bla. La petite marchande d'allumettes, courant aussi, le recours aux objets de forme oblongue, à extrémité turgescente, pouvant servir d'arme.
Parce que les personnages des contes de fées ne font pas ngolo ngolo dans la case directement, ils passent par le biais d'intermédiaires inanimés, c'est commode.
Ou animés, aussi.
Le fameux motif du crapaud qui devient prince charmant est issu de l'histoire de la grenouille et de la balle d'or. Une petite princesse pourrie gâtée ne s'amusait qu'avec un seul et unique jouet, sa balle d'or qu'elle chérissait plus que tout, et avec laquelle elle s'amusait à toute heure du jour, jusqu'au moment où elle la fait tomber dans l'eau sale d'une mare, dans laquelle elle disparaît. La princesse pleure toutes les larmes de son corps, quelle petite imbécile, et dit qu'elle ferait n'importe quoi pour retrouver son objet fétiche. Une grenouille qui a entendu cette supplique surgit des hautes herbes, et lui propose d'aller la récupérer, en échange de la promesse de revenir au château avec la petite fille, de manger dans son assiette à table, et de dormir sur son oreiller. La jeune gourde promet, croix de bois, crois de fer, si je mens je vais au Lac du Der. La grenouille plonge, ressort la balle de la vase, la tend à la môme, qui s'en empare et court au château sans le batracien. Bien sûr la grenouille ne s'en laisse pas compter, et elle se présente plus tard au château, explique l'affaire au roi et à la reine, qui forcent la petite à laisser la bestiole manger dans son assiette, et dormir sur son oreiller, chose promise, chose due. Bon, ensuite, tout le monde connaît, la grenouille parvient à obtenir un bisou de la gamine, et, oh, miraculeuse occurrence, un prince apparaît, une vilaine sorcière lui avait jeté un sort.
Le mélange des salives de la grenouille et de la princesse via l'assiette, le bisou, la présence de l'animal sur l'oreiller, donc le partage du lit, mine de rien, c'est moi qui divague, ou...?
Dans Boucle d'Or, remarquez, même combat. La demoiselle qui couche dans tous les lits, dans celui du papa ours, puis de la maman ourse, puis de l'ourson, après avoir bu, dans le même ordre, dans tous les bols, c'est troublant, pour dire, je suis troublée.
Parce que prenez n'importe quel manga shojo de bas étage, vous trouverez une référence au "baiser indirect", lorsqu'un deuxième personnage boit dans la bouteille ou la tasse tendue par le premier personnage, dont il est bien sûr amoureux. Pour moi, c'est du pareil au pas très différent.
J'aurais du coup tendance à penser que l'on peut évoquer le sexe tant que l'on veut, à condition que ce soit sous une forme déguisée, parce que là, ce n'est pas frontal, c'est excusable, l'on peut toujours nous rétorquer que l'on se fait des idées et voit le mal partout, cela permet de tout raconter, à différents niveaux, divers degrés. Les relations sexuelles ne sont jamais évoquées de manière directe, elles sont suggérées, et jamais entre deux personnages humains non plus, des perches sont tendues, façon "comprenne qui pourra" peut-être, que seul un esprit sinueux saisirait avec précocité. Des mots d'adultes codés pour parler devant les enfants sans qu'ils les comprennent, les laissant tout de même deviner qu'il se trame un truc qu'ils ne saisissent pas vraiment, avec l'envie indéfinie de découvrir ce qui se cache derrière l'abstrait, le mystère dont l'on se gargarise sans eux.
Le cul dans les contes et comptines, c'est l'Arlésienne, le dahu, personne ne l'a jamais vu, et pourtant l'on ne parle que de cela.
Je ne m'étendrai même pas sur les chansons populaires, gentiment grivoises et doucereusement rabelaisiennes, dans la mesure où le sexe y est beaucoup plus flagrant, à première vue édulcoré, d'après une compréhension enfantine, mais pas tant que cela finalement.
Après ces considérations, j'en suis venue à faire le lien avec des pratiques adultes que l'on tendrait à qualifier de déviantes.
Comme Aurore au Bois Dormant, certaines grandes personnes aiment faire han han avec des objets, godemichés, vibromasseurs, langues plasticoïdes à picots, ventouses, poupées gonflables, j'en passe et des pas mûres.
Et comme Boucle d'Or et la petite princesse qui, si elle a une grenouille, n'a en revanche pas de prénom, l'on ne peut pas tout avoir, certaines grandes personnes, les mêmes ou d'autres, aiment faire crac crac avec des animaux.
Par là même, ne pourrait-on pas envisager que la zoophilie soit, comme l'utilisation d'accessoires, une sorte de fuite, une sexualité non assumée, immature, restée à un stade infantile ? Une incapacité à la vivre en tant que telle, à faire face au regard d'une tierce personne capable de jugement ? Un moyen de faire comme si cela ne comptait pas, n'existait pas, de n'avoir de comptes à rendre à personne ?
Autrement dit, de fil en aiguille, je me suis demandé si la théorie que la zoophilie relèverait d'une impossibilité d'accepter ses besoins sexuels plutôt que d'une perversion ou d'une vraie attirance déviante, si elle pourrait être un choix par dépit, un faux choix, assimilable à une sexophobie...
Je suppose que Freud a dû écrire quelque chose là-dessus, je vais probablement investiguer un peu, mais j'avais envie de mettre en forme le fruit de ma petite gamberge onaniste.
Ouais.

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Commentaires
D
J'ai souvent pensé à Tintin dans ce contexte aussi, bien sûr, d'autant que le Capitaine Haddock n'est pas totalement dénué d'un petit côté "bear", que la Castafiore est le seul personnage féminin ayant réellement une importance dans l'histoire et une vraie personnalité développée, et qu'elle ne représente aucunement une femme objet de désir, elle ressemble à l'icône gay typique de la diva exubérante, Dalida, ou plus récemment Marianne James ou Arielle Dombasle, si l'on se permet l'affront de les qualifier de divas, enfin je ne m'aventurerai pas sur ce terrain glissant, enfin ce genre de personnages inspirant d'ailleurs les costumes et rôles des travestis. Des femmes qui fascinent mais qui n'attirent pas.<br /> En ce qui concerne Milou, j'avais moi aussi préféré ne pas trop m'attarder sur ce point... (En revanche, je trouve Tintin trèèès attaché à son jeune ami Tchang. Non ?)<br /> Si d'autres éléments accablants apparaissent sous ma loupe de Sherlock Holmes en jupette je t'en ferai part, n'hésite pas à faire pareil.
H
Un personnage qui m'a fasciné sur le sujet, c'est Tintin. Et tout ce monde qui tourne autour de lui : les coloc' : Captain Haddock, les 2 (folles ?) Dupondt, Tournesol, Milou (Hum, je ne te suivrai pas sur la zoophilie ?). Et Castafiore.<br /> Le sujet m'intéresse aussi; j'aimerais un jour trouver une complice qui puisse échanger sur le sujet. Un peu comme une enquête, une chasse à l'inconnu.
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