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N'en jetez plus.
13 juillet 2009

J'ai la tête qui frotte.

Mes paroles ont dépensé mon passé. | Quelques papillons dans le ventre causés par la découverte aussi minuscule qu'anecdotique d'un marque-page inconnu laissé par Agathe dans un livre que je lui avais prêté il y a quelques années sans l'avoir réouvert depuis. Elle a emporté beaucoup de mes affaires. Elle a emporté beaucoup de mes souvenirs. Je n'ai plus de nouvelles d'elle, mais son existence me revient en plein visage, tel un affront moqueur, par le biais de cette cartonnette anodine, là, si près, dans ma main, pendant qu'elle est si loin, peut-être, ma première princesse. | J'ai oublié le nom de son quartier, de sa banlieue, de la zone où il habitait. Je prends cela comme le signe que je ne souhaitais probablement plus y retourner. | J'ai une peau de poème et un corps de papier, par là même n'est-il pas normal que je parle comme un livre? | La cruauté des contes de fées me manque depuis longtemps. | J'ai un trop grand frond, un visage rond, une bouche qui mord, je sème des paillettes partout, je voudrais être cannibale de toi. | Fuir le ballet de ces solitudes croisées. | Penser t'épeler. | Boire sous le crachin gris en robe d'été indienne de la chicorée jamaïcaine dans une tasse bretonne. | Je n'ai rien contre la poudre aux yeux, les illusions, la lucidité sélective, la subjectivité absolue, les attrape-nigauds, l'enthousiasme naïf. Contre le fait de me faire des idées, de rêver à des choses impossibles, de croire en ce qui me fait plaisir, avec un parti pris total. Même ce qui est faux est vrai le temps où nous lui accordons notre croyance. À condition de ne jamais redescendre de notre nuage, ce qui n'existe pour personne d'autre peut devenir notre monde, si nous le décidons, un espoir peut faire semblant de se réaliser, un mirage de ne jamais disparaître, un miracle de perdurer. La vérité n'est pas universelle, est ce que je veux qui soit, la réalité, c'est dans la tête. | Ce qui m'excite? L'intelligence. D'où cette appellation que l'on me colle de "difficile", forcément. | Exercer une pression avec la cuillère sur le sachet de thé, afin de l'écraser contre la paroi incurvée de la tasse, et voir l'eau se teinter si rapidement, comme si elle n'avait fait qu'attendre notre intervention pour prendre l'aspect qu'il lui fallait fatalement prendre. Certains évènements de la vie se produisent de la même manière, ils sont à l'affût de la simple expression de notre volonté pour se concrétiser sous nos yeux avec une facilité déconcertante, exécutant leur programme. Toutes ces choses écrites à l'encre sympathique dont nous n'osons même pas présager de la possibilité de réalisation. L'on a souvent tort de croire que rien ne peut advenir. Parfois, il suffit d'un claquement de doigts, en forme d'injonction polie, de simple requête, voire de phrase déclarative, pour que les mystères soient élucidés, les doutes levés, les hésitations balayées, et que le destin emprunte la voie qui lui était réservée. Une pichenette pour nous rappeler à l'ordre de la bonne mise en marche de ce qui est appelé à se faire. | Relativement lourde de ceux qui ont traversé mon lit sans laisser de trace, crois-tu? Passablement vide de ceux qui n'ont fait que passer dans ma vie sans prendre place, dis-tu? | Tu ne fais pas de langue de bois, je crois que tu laisses cela à d'autres endroits de ton corps que j'adore ne pas laisser de marbre, mais je bois tes paroles, je boîte à musique, c'est systématique, automatique, fantasmatique, et bla, et bla, et bla... | J'ai les qualités de mes défauts, recto verso, mes vices sont mes vertus, vice et versa.

obscura

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